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#54 – I’m Still Standing

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Elton John in Too Low For Zero (1983)

 

Le piano et le rock font-il bon ménage ? Voici un excellent sujet de dissertation pour LRT…

Au commencement, il y eu le piano. N’en déplaise aux gratteux, si l’on se penche sur les origines des origines, la filiation harmonique qui nous emmène du rag au blues, et du blues au rock, n’a pas pu se passer du piano. Souvent seul instrument disponible dans le triste bar, il fut pour les musiciens virtuoses le moyen idéal de remplacer des formations complètes. Car le piano a ça de formidable qu’il peut remplacer une basse, une guitare, et même une batterie (si on tape très fort…). Et lorsqu’après des méandres musicaux (dont on reparlera), le Rock a enfin montré sa queue (on ne rit pas au fond de la classe !), la guerre fit rage pour le premier fauteuil d’orchestre.

Cette place, deux candidats pouvaient y prétendre. Et durant quelques années, le piano l’a disputé vigoureusement à sa consoeur, la guitare. Ce fut Little Richard contre Elvis, Jerry lee contre Chuck. Et bien que largement supérieur dans l’étendu des possibles qu’il permet au musicien, le piano s’est révélé terriblement contraignant pour faire le show. Comment en effet faire vibrer un public en restant les fesses collées au tabouret ? Tel est le terrible dilemme qui s’est posé aux virtuoses du piano rock. Et si Jerry lee Lewis a su trouver des solutions farfelues et inventer un piano hystérique, il a aussi montré les limites de l’exercice. Jouer du piano debout, ça voulait dire beaucoup pour lui… mais pas suffisamment pour le public qui réclamait déjà et avant tout de la présence scénique, de la Duckwalk, du déhanché furieux, etc.

Au final, la maniabilité l’a emporté sur la polyvalence ; et il n’y eu alors plus qu’une starlette sur le devant des formations rock.

Jusqu’à la venue d’un petit anglais joyeux (qui a dit gai ?) et psychédélique. Au milieu d’une carrière déjà bien fournie, Elton se dresse face à des critiques médisant et clame en 1983 haut et fort qu’il est toujours debout ! I’m Still Standing, c’est l’histoire d’un comeback réussi malgré les difficultés de la vie. Alors oui, Elton parle de sa propre vie et répond ouvertement à ses détracteurs… Pourtant la tentation est trop forte pour ne pas filer la métaphore et dire que c’est précisément ce qui est arrivé au piano rock. Des années de galère loin des paillettes et des groupies qui lui était promises. Des années passées à l’arrière, au fond, supplanté par de brillantes et chamarrées guitares, toutes gonflées de la fierté d’être portées, caressées, chatouillées, et même balancées par les plus grands frontmen. Des années à pleurer et à couiner de toutes ses cordes dans la poussière et la pénombre des coulisses du rock.

Mais le piano attendait simplement son heure et … son maître. Le nouveau Little Richard, le Jerry lee Lewis moderne, sera donc ce trublion talentueux, fondateur d’un rock coloré et enjoué. C’est bien Elton qui a su redonner vie à l’impétueuse rythmique d’un clavier profondément Rock.

Alors, même s’il a osé parler d’amour sous les étoiles, on dit merci à Elton pour avoir eu le courage de (re)jouer du rock sur le clavier !

Let’s Rock Today (and Be Proud of Your Piano Tomorrow)

DS

LRT : Petit regard chauvin sur le clip déjanté de Sir Elton, réalisé à Cannes et aux couleurs de notre belle patrie.


Tagged: Chuck Berry, Elton John, Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, Little Richard, Pop Rock, Rock Progressif

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